MARION Binet

Trace

Au bout de mon geste créatif il y a un récit autobiographique et anatomique qui fait apparaître une trace sacrée, une trace de vie sensible, un bout de fleur de peau ; Il y a aussi des « compartiments corps » qui peuvent alors se rassembler dans cette résurgence composée de contours, de limites, de feuillets plus ou moins nets qui laissent deviner des territoires et créent des espaces de vie, de la lumière et des perspectives ; Tout un monde de possibles depuis que j’ai retrouvé mes bras et mon intégrité.

Être un arbre

Temps de jachère, repos, immobilité, travail sous terrain,

Comme une pâte qui repose pour ensuite s’aérer et remonter à la surface naturellement, physiologiquement sans efforts.

Le magnéto était sur pause.

Mission : aller explorer son lieu de ressource, atteindre ses réserves intérieures, aller chercher de l’air…

Laisser de la place pour soi, faire émerger ce qui est à l’intérieur planqué,

Ne pas remplir pour masquer mais laisser tranquillement sa part intime se dévoiler avec le souffle qui soulève les épaisseurs.

Contacter l’essence de son hêtre,

La sève de son écosystème,

La moelle épinière de sa colonne,

L’axe identitaire.

Les multiples feuillets qui composent la pâte feuilletée, qui composent les enveloppes du corps et des organes, les rides de la peau sont comme l’écorce de l’arbre.

Je veux être un arbre où les enfants Construisent leur cabane pour goûter la saveur de la nature et approcher de près le souffle du vent sur les feuilles et le chant des oiseaux.

Je veux être un arbre pour toucher du doigt le ciel, être reliée à mes racines et vivre en paix.
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